mardi 20 novembre 2012

Geisha d'Arthur Golden

Nombre de pages: 602
Auteur: Golden Arthur
Editeur: Le livre de poche
Genre: Historique
Challenges: Big challenge n°59, Challenge Pal à 0
Concours Mybooks

Mon avis:
Ce mois-ci je navigue entre les traditions d'Asie. Ici le livre nous parle de Geisha (d'où le titre). La Geisha est un mystère pour les occidentaux. Il ne faut pas assimiler ces femmes a des prostituées, elles ne couchent pas avec tous leurs clients mais tous les hommes qui couchent avec elles doivent payer! Une geisha pourra très bien n'avoir qu'un seul "client" avec lequel elle entretiendra des relations intimes. Que font-elle avec les autres? Elles les distraient. Par le chant, la danse , la musique, la parole, l'écoute... La Geisha est une tradition japonaise étrange entre soumission et indépendance, respect et mépris, un monde à part.
Ce livre est très bien documenté, et très bien écrit on s'attache d'emblée à la jeune héroïne Chiyo. Pour ceux qui ont lu la 4ème de couverture il s'agit de Sayuri, elle change de nom au cours de sa vie.
Chiyo est une gamine de neuf ans, grandissant dans un petit village de pécheurs. Sa mère est malade, son père est vieux. Elle va susciter l'intérêt d'un notable qui va changer son destin et celui de sa soeur car Chiyo a une particularité. Elle a les yeux gris-bleu ce qui est peu courant en ce lieu et en cette époque.
L'époque, parlons-en. On pourrait croire que les Geishas datent de temps ancestraux mais ici le récit commence autour des années 30 , 1930. Après la crise de 29 et avant la seconde guerre mondiale avec les conséquences que cela peut avoir sur la société japonaise. On suit la vie de Geishas et leur ressenti de la guerre, de la crise, de l'occupation sont sans doute différents de ceux du reste de la population.
Pendant toutes les crises il y a des gens qui s'en sortent, financièrement parlant. Les Geishas font parti d'un monde de luxe et de plaisir, la dépression a donc un impact limité sur elles. A une époque où certains ne peuvent se nourrir elles portent des kimonos hors de pris, leur virginité s'arrache à prix d'or (le mizuage). Leurs clients s'amusent beaucoup, souvent.
Pour ce qui est de la guerre les conséquences sont différentes. Leurs compétences, qualités jouent en leur faveur, mais jusqu'à un certain point. Quand tout va mal les plaisirs et le luxe deviennent secondaires puis indécents. Un quartier (Gion) entièrement dédié à ces deux principes à une existence des plus fragiles dans ces conditions.Et là on découvre toute la précarité de la vie de ces femmes, adulées, adorées, aimées, respectées mais qui peuvent du jour au lendemain ne plus compter.
L'après-guerre avec une armée d'occupation à la culture et aux coutumes très différentes. Un choc culturel qui forcement oblige la société japonaise à évoluer (Bien ou mal ce n'est pas à moi d'en juger), les Geishas sont alors un symbole vivant du passé du Japon.Peu à peu ce monde aux règles strictes et nombreuses disparaît aux profits de plaisirs plus simples, plus accessibles.
Que de digressions...
Ce livre est extrêmement riche grâce à cette qualité d'écriture. Par le destin d'une seule personne, Chiyo - Sayuri, on découvre tout un monde, une société, des coutumes... Le monde des geisha est impitoyable. On y achète les enfants, on y est esclaves, on se trahit, on se méprise, et peut importe sa renommée on risque toujours de tomber en disgrâce. Chiyo a une force de caractère incroyable , elle est à la fois réaliste et incroyablement rêveuse-naïve. 
On connaît la fin de son parcours, geisha établie et reconnue à New york.Mais ce n'est pas la destination qui compte mais le chemin qui l'amène là, et chaque page interroge. Comment vu son point de départ a t-elle pu arriver là? On pourrait penser qu'il n'y a aucun suspens et c'est tout l'inverse. J'ai retenu mon souffle je ne sais combien de fois, tremblant pour l'héroïne, espérant avec elle, pleurant sur son destin, émue par cette fin...Et après cette lecture j'ai l'impression d'avoir touché du bout du doigt le mythe que sont les geishas, et j'ai une soif d'en apprendre encore plus...

4ème de couverture:
À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto.
Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs.
Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...Écrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d'un exceptionnel document et le souffle d'un grand roman. Il nous entraîne au cœur d'un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.

3 commentaires:

  1. Et bien, une lecture étonnament halletante, ça donne envie de découvrir cet univers!

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  2. Un énorme coup de coeur pour ce roman ! Il me transporte dans un monde à part à chaque lecture :) !

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