Auteur: Garde François
Editeur: Gallimard
Genres: Historique, Aventure
Mon avis:
C'est un récit de voyage mais où la plus grande partie du périple reste mystérieuse. Ainsi lorsque Narcisse est abandonné par son navire sur une plage d'Australie on ne découvre pas tout de suite sa destinée. Elle ne nous apparaît que beaucoup plus tard et nous ne voyons de lui que le résultat de ce qui s'est produit sur cette plage.
Petit à petit on découvre ce voyage intérieur qui est l'intégration à une nouvelle culture, à une nouvelle société. On découvre aussi le chemin inverse de celui qui retourne parmi les siens alors qu'il a tout oublié de ce qu'il était "avant".
C'est un récit étrange où on a l'impression de suivre deux personnages et non un seul. On découvre le Narcisse "civilisé" face aux indigènes d'Austalie en même temps que le Narcisse "indigène australien" face aux "civilisés". Et dans les deux cas ce qui frappe c'est l'incompréhension.
Le lieu le plus marquant est peut-être l'Australie sauvage, avec ses paysages grandioses , sa nature hostile mais aussi généreuse, ses habitants si vrais si authentiques et si durs. Le présent du récit est lui ancré dans les cités, coloniales , urbaines, mais aussi les petits villages de France. Il y a un contraste entre une nature qui paraît austère et qui est en réalité riche et une société "civilisée" en apparence opulente mais en réalité aride.
On voit tout par les yeux de l'homme blanc . D'abord par le regard que porte Narcisse sur cette tribu qui le recueille, l'adopte puis par la façon dont Octave perçoit l'homme qu'est devenu Narcisse.
Octave est l'autre personnage fort du roman. Même s'il est attachant et généreux, il a parfois un mode de pensées un peu paternaliste. Mais on sent qu'il se remet en question, qu'il cherche le bien de Narcisse même s'il fait fausse route, (pendant un moment j'ai même espéré qu'il allait enfin prendre la seule bonne décision qui s'imposait!). On l'appréhende d'une façon totalement différente à la fin du récit avec le point de vue de sa soeur. Une vilaine voix a même murmurée à mon oreille: "et si elle avait raison...).
Par contre ici pas de récit simpliste avec un "bon sauvage" et un "méchant colon", la réalité est un brin plus complexe et on devine que la bonté ou son contraire sont plus affaire d'individu que de société.
Ce livre est un fabuleux voyage, il ne donne pas d'explications à ce que l'on voit ou perçoit, il nous laisse nous faire notre propre idée, apprendre , découvrir avec Narcisse.
4ème de couverture:
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français,
est abandonné sur une plage d'Australie. Dix-sept ans plus tard, un
navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser
et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a perdu l'usage
de la langue française et oublié son nom. Que s'est-il passé pendant
ces dix-sept années ? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de
Vallombrun, l'homme providentiel qui recueille à Sydney celui qu'on
surnomme désormais le « sauvage blanc ».
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