Nombre de pages: 778
Auteur: Loevenbruck Henri
Editeur: Bragelonne
Genre: Fantastique
Mon avis:
On assiste à la fin d'une époque et à l'émergence d'un nouveau monde. Tout se passe sur une durée très courte, à savoir une année, et même si le nombre de pages est assez conséquent il y a une impression de rapidité , voir de fulgurance.
On suit plus particulièrement le destin d'Alia, jeune orpheline désoeuvrée survivant dans un village de Sarre. Comment elle va devenir peu à peu, une guide, une leader, la détentrice d'une mystérieuse prophétie. En parallèle le destin d'une louve blanche, liée à Alia, pour découvrir la nature de ce lien il faudra attendre la toute dernière page.
Tout se passe en Gaelia, une île divisée en cinq comtés alliés ou rivaux. Au loin Brittia, évoquée seulement comme la pourvoyeuse des premiers envahisseurs et de l'encombrant évêque Aeditus. L'auteur nous décrit un monde féodal, moyennageux où les mythes ont une grande place. On retrouve les druides avec à la fois leur pouvoir religieux mais aussi politique et gardiens du savoir. Plus mystérieux encore Obéron et les sylves et autres lutins peuplant la forêt de Borcelia. Dans le camp du Mal, Maolmordha, détenteur de l'Ahriman et seigneur des Ténèbres. Le lieux, le temps comme les créatures évoquées donnent une étrange impression de réalité au tout, un peu comme les légendes de la forêt de Brocéliande ou autres mythes celtiques.Les noms données aux contrées sonnent familièrement aux oreilles.
Dès le départ on pressent qu'Aléa est un être à part. Perdue dans cette lande, seule, sauvage, sa destinée change du jour au lendemain. Son caractère évolue beaucoup au fil des pages. Elle commence comme une gamine de treize , profondément marquée par les aléas de sa naissance. Les épreuves, les rencontres vont lui permettre de se forger un fort caractère, de s'affirmer, de se découvrir. Elle porte sur ses frêles épaules la destinée d'un monde qui ne lui à jamais fait de cadeaux.
En chemin elle va faire la connaissance d'un certain nombre de personnages. D'abord Molljn, un nain, au sens légendaire du terme. Il a la bougeotte et cache son courage derrière un ton bourru mais non dénué d'humour, adepte des petits bruits, (tel les euh et ahum...), il va accompagner Aléa dans toutes ses aventures. Autre comparse de la jeune fille, le druide Phelim. On ne perçoit toute l'ampleur du personnage qu'au fil des pages, des pans de son histoire apparaissant de ci de là et venant compléter le portrait déjà flatteur d'un personnage attachant. Phelim, malgré tout le savoir druidique, suit son coeur et son instinct, il va suivre Aléa malgré les réserves qu'il peut nourrir à son égard. On ne sait s'il connaissait toute l'histoire de la jeune fille dès le départ . Avec Phelim vient Galiad, son Magistel. Un magistel est une sorte de garde du corps pour druide. Il existe entre le druide et son magistel un lien magique (comme souvent dans les romans de Fantasy). Galiad en plus d'être un magistel est un guerrier au grand coeur, (tueur de dragon tout de même!), un peu balourd avec les dames qui l'intéresse! Galiad nous amène à Erwan, son fils , qui se destine comme son père à embrasser la carrière de Magistel. Même s'il suivra sa vocation il aura à coeur d'embrasser aussi autre chose. Comme tous les jeunes hommes passionnés Erwan séduit par sa fougue , sa passion, sa loyauté.
Continuons cet inventaire avec Faith, une barde croisée par Aléa à Saratéa (son patelin dans le comté de Sarre). Les bardes sont les ménestrels de ce monde. A la différence des druides les femmes sont admises dans l'ordre et y jouissent d'un respect et d'une égalité sans commune mesure ailleurs. Il s'avère qu'à la suite d'évènements funestes liés à Aléa elle va poursuivre une vengeance et troqué le luth contre l'épée. Toujours prompte à pousser la chansonnette sa connaissance du monde des sylves sera un atout pour Aléa.
Autre femme de pouvoir de l'histoire, Amine. Amie d'enfance d'Aléa , elle vient donc aussi de Saratéa, ancienne vate (élève des druides), elle va épousé Eoghan, roi de Galatie, mais aussi faire-valoir des druides. On ne sait si son évolution dépend de son histoire ou de facteurs internes. Car il faut le préciser ce livre parle aussi de l'émancipation des femmes dans un monde dirigé par et pour les hommes. Et ces demoiselles n'y vont pas avec le dos de la cuillère. On tue, on assassine, on empoisonne, on exige, on décide, on dirige...
Continuons un brin d'exploration de cette société bien complexe de Gaelia avec les Cheminants. Ceux sont des artistes migrants suivant la voie de La Moïra, ils sont neutres mais pas forcement pacifiques. On les découvre par le biais de trois de leur représentants Katlin, son frère (dont j'ai oublié le nom) et leur oncle (dont je tais le nom sciemment). Ils sont libres et jouissent d'une certaine reconnaissance parmi les comtés hormis Harcourt (le comté chrétien du coin!)..
Cette longue énumération va bientôt se finir! Finghin, un jeune druide, ami d'Erwan. Il a l'esprit très ouvert, se remettant sans cesse en question lui mais aussi les principes qui lui ont été inculqués par l'ordre des druides.
Les Thuathanns sont le peuple d'origine de Gaelia , ils ont été chassés par les envahisseurs Brittiens et ont dut se réfugier dans le Sid, lieu mystérieux où le temps est absent. Ils refont leur apparition à ce moment de l'histoire et désire se venger et reconquérir la terre de leurs ancêtres. Le personnage qui ressort le plus est Tagor, physiquement avec ses yeux vairons mais aussi parce qu'il ne nourrit pas la même soif guerriere que les autres membres de son peuple.
Et finnissons par le mal avec Samael et Maolmordha. Ils ne sont pas alliés mais ressentent tous les deux une grande haine pour l'ordre des druides. Haine qui se comprends vu leur histoire. Maolmordha est sans doute le plus extrême vu qu'il possède en plus du pouvoir du Saiman celui de l'Arhiman, il dirige les Herilim , les gorguns, les veilleurs et une foule de personnages des plus sympathiques.
Je finirai par Imala, La louve blanche, elle brave les lois de sa meute puis celle de sa race, son rôle est important dans la destinée de Gaélia , mais en plus de cela elle suit aussi un parcours plus personnel.
Pléthore de personnages, et j'en ai oublié (Aeditius entre autre!). Ils jouent tous leur rôle. La quantité ne nuit pas à la qualité, on s'attache facilement à eux et durablement.
Beaucoup d'intrigues pour ce roman. Elles se croisent, se côtoient sans se mêler. Parfois du coup on a une impression de fragmentation, comme par exemple avec Maolmordha, comme s'il mettait ses attaques en pause pour permettre à d'autres conflits de s'épanouir (il est drôlement sympa en fait!).
Cela vient du soin que mets l'auteur dans ses descriptions. Il ne faut pas lire le ventre vide, car il prends garde à vous décrire les repas par le menu, de véritables recettes de cuisine. De même pour les batailles où l'armement et les tactiques sont décrits avec minutie. Toutes ces descriptions n'alourdissent pas le texte, elles sont amenées avec beaucoup de doigté. Beaucoup de choses à écrire sur ce roman. Il parle d'une chose simple , à savoir la fin d'une époque, mais c'est amené de telle manière que l'on a l'impression de tout connaître, tout savoir à la fin. Tout est dans le détail.
4ème de couverture
"L’enfant s’appelle Aléa…
Jeune orpheline de treize ans, elle hérite involontairement d’un don
étrange et se retrouve alors au centre d’intrigues qui la dépassent.
Sur l’île de Gaelia, nombreux sont les politiciens et les religieux qui
convoitent cette puissance ; nombreux sont ceux qui redoutent cette élue
aux facultés uniques, qui pourrait changer la face du monde…
Alors qu’au sud, une armée est en marche pour reconquérir l’île volée à
ses ancêtres, la jeune Aléa doit fuir de nouveaux ennemis : les Soldats
de la Flamme, des fanatiques religieux qui voient en elle un nouveau
danger, le Conseil des druides, qui lui envient son pouvoir, ou encore
les terribles guerriers de Maolmòrdha…
Prise au cœur d’un conflit colossal, Aléa fuit la mort qui la traque sans pitié.
La meute de ses poursuivants grandit de jour en jour. Le moment est
proche où elle devra faire volte-face pour affronter son destin.
Dans l’ombre, tel le reflet d’un miroir, Imala, une louve solitaire, vit
une aventure étrangement parallèle à celle de la jeune fille.
Leurs existences sont-elles liées ?
Leurs avenirs respectifs sont encore flous, mais une destinée unique attend la louve et l’enfant".
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