vendredi 22 février 2013

Opium Poppy d'Hubert Haddad

Auteur: Hubert Haddad, tunisien né en 1947
Bibliographie (romans):
  • Un rêve de glace
  • La Cène
  • Les Grands Pays muets
  • Armelle ou l'éternel retour
  • Les Derniers Jours d'un homme heureux
  • Les Effrois
  • La Ville sans miroir
  • Perdus dans un profond sommeil
  • Le Visiteur aux gants de soie
  • Oholiba des songes
  • L'Âme de Buridan 
  • Le Chevalier Alouette
  • Meurtre sur l'île des marins fidèles
  • Le Bleu du temps
  • La Condition magique
  • L'Univers, roman dictionnaire
  • La Vitesse de la lumière
  • Le Ventriloque amoureux
  • La Double conversion d'Al-Mostancir
  • La culture de l'hystérie n'est pas une spécialité horticole
  • Le Camp du bandit mauresque, récit d'enfance
  • Palestine
  • Géométrie d'un rêve
  • Opium Poppy
  • Le Peintre d'éventail 
Editeur: Folio
Genre: contemporain

Merci pour ce partenariat à Livraddict et aux éditions Folio. J'avais découvert Hubert Haddad  avec "L'âme de Buridan" et si le sujet m'avait semblé étrange j'avais aimé la poésie deses mots.

4ème de couverture:
 "Ils m'ont donné un revolver et quand j'ai tiré, j'ai vu que c'était sur mon frère."
Bertolt Brecht

C'est l'histoire d'Alam. Celle d'un petit paysan afghan, pris entre la guerre et le trafic d'opium. A travers ses yeux, nous découvrons les choix terribles qui s'imposent à l'enfant soldat. A travers ses aventures d'immigré clandestin, nous sont dévoilés dans toute leur absurde crudité les chemins de la drogue, du producteur de pavot à l'héroïnomane parisien.

Hubert Haddad nous offre un livre coup de poing. En poète, en homme libre, il sait que la littérature seule peut approcher la tragédie. Dernier fleuron d'une oeuvre encensée par le public et la critique, Opium Poppy résonne d'un lyrisme haletant, celui de l'urgence de l'engagement.

Mon avis:
Heureusement que je n'ai pas commencé ce roman dans l'optique de me remonter le moral!  Tout du long j'ai ressenti un grand sentiment de gâchis. Pas seulement face à ce jeune garçon dépouillé de tout, même de son prénom. Il n'a plus rien , plus de rêves, plus d'espoir, il avance pourtant mais comme une coquille vide.
Le roman commence dans un centre de jeunes réfugiés en France. De suite on est confronté à la violence, la violence que ces jeunes ont subie avant d'arriver dans ce lieu, la violence  qui continue à s'exercer insidieuse, naturelle presque , seule réponse connue .
Il prends par hasard le nom de son frère disparu. Sa vie se déroule devant nos yeux dans un incessant va et viens entre un présent sans futur et un passé qui mène peu à peu vers une issue inéluctable. 
Je suis allé voir à quoi ressembler les fleurs d'opium et il est effarant de voir qu'une chose aussi jolie puisse être la source de tant de désespoir et de malheur. 
En tant que petit paysan il cultivait le pavot pour le compte de gros caïd  avec cette pression des insurgés islamistes. Il a survécu en faisant la mule dans les villes.
Il a vu les conséquences de la radicalisation religieuse et perdue son seul espoir d'humanisation.
Il a été embarqué de forces dans des combats qui n'étaient pas les siens.
Je n'ai pas eut la sensation qu'il avait le choix, petit fétu de paille emporté par un courant bien trop fort.
Son arrivée en France aurait pu peut être le sauver mais le système n'est pas forcément capable de répondre aux besoins de ces gosses brisés. Et il continue encore et encore à tomber.
J'ai résister jusqu'au bout et n'ait pas lu la fin avant l'heure, ce qui est suffisamment rare de ma part pour que je le dise. 
J'ai particulièrement apprécié ce récit à deux temps où le passé et le présent se répondent, où l'un nourrit l'autre. J'ai pleuré sur Alam, le grand frère et le petit, celui qui essaie de vivre pour ce grand frère perdu.
J'ai crié face à cette situation qui ne peut laisser aucun espoir.
Je suis sortie lessivée de ma lecture, pas révoltée mais lassée face à ce qui existe encore aujourd'hui dans l'indifférence totale.


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