lundi 30 janvier 2012

La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier


271 pages


4ème de couverture:
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La ville est aussi prospère que rigide. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune étant très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur de la jeune file, sa vivacité, sa sensibilité émeuvent le maître. Il l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, la tension et la suspicion règnent dans la maison, le scandale se propage dans la ville.

Mon avis:
Ce livre est un portrait de la société hollandaise. J'ai été surprise de découvrir ce système complexe, avec cette séparation entre catholiques et protestants, tant au niveau géographie qu'au niveau des idées et des moeurs. La rigidité des rapports sociaux entre l'apprentissage (où c'est l'apprenti qui paie et non le patron), les guildes (qui emprisonnent mais protègent aussi), les rapports entre maîtres et serviteurs (un mélange de proximité et de distance hiérarchique) créent une ambiance pesante sur l'histoire. Griet apparaît comme une jeune fille innocente et naïve. Elle a un attrait naturel pour l'art, sa sensibilité naturelle vis à vis des couleurs, des images, de la peinture en font une proie facile face au peintre. Malgré sa naïveté, face aux regards des autres, elle est très réaliste quant à sa position dans la société et ses chances d'avenir.
Le peintre Vermeer est l'image parfaite de l'artiste tourmenté et tourmenteur. Dépendant de son mécène il est prêt à vendre son âme pour des raisons d'argent. Mais à l'inverse malgré le manque d'argent il ne consent pas à rendre un tableau inachevé. Même s'il aime sa famille on a plus l'impression qu'il vit "à coté". Pour vivre son art il est dépendant de sa belle mère, commerciale et organisatrice du quotidien, de sa femme, qui lui fournit les accessoires et de Griet, en tant qu'assistant puis modèle. Tout entier consacré à son art il ne prends jamais en considération les émotions, les volontés ou les besoins des autres. Il m'apparaît comme un homme faible, soumis à son entourage et à sa peinture.
A l'inverse Pieter fils, le jeune boucher, est un homme tolérant et généreux. Il s'inquiète des sentiments d'autrui et fait preuve d'obstination dans sa quête.
L'auteur décrit également toute une palette de personnages secondaires. Les femmes sont pour moi les plus importantes et les plus développés. Elles sont partagées entre leurs volontés, leurs désirs. Leurs mesquineries, leurs ruses mettent encore plus en relief la droiture et l'innocence de Griet.
Ce livre est une jolie perle qui nous parle d'art, d'amour, de destin mais surtout de libre arbitre.

1 commentaire:

  1. Peu à l'aise avec les références artistiques, j'ai été surprise d'autant apprécier la lecture de ce roman
    J'aime beaucoup la critique que tu en fais!

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