Nombre de pages:517
Auteur: Stockett Kathryn
Editions: Actes Sud
Challenge: Baby Challenge littérature contemporaine, Big Challenge n°29
Mon avis:
Même si je ne suis pas ignarde de l'histoire et de la nature humaine j'ai toujours du mal à comprendre le cheminement intellectuel que peut utiliser un individu pour se penser supérieur à un autre.
L'histoire, Une jeune femme, blanche de bonne famille avec le désir de devenir écrivain et le souvenir d'une bonne aimante, va pousser des domestiques noires a se confier et raconter leur vie au service des familles blanches. Tout ceci se passe à Jackson, Mississipi dans les années 60.
Ce livre est drôle, dramatique et drôle, dramatiquement drôle. Tout commence avec une histoire de toilettes. Hilly Holbrook en visite chez son amie Elisabeth Leefolt s'étonne que celle-ci laisse sa bonne Aibeleen partagé les toilettes de la famille. J'ai trouvé cela tellement absurde. D'une parce que c'est un racisme très terre à terre et de deux parce que ces dames laissent ces noires (qu'elles soupçonnent de transmettre d'affreuses maladies), les servir, leur faire à manger, s'occuper de leurs enfants. A moins que la tenue réglementaire d'une bonne à cette époque soit une tenue d'astronaute...
Et cette histoire de toilettes dure, dure... Elle est l'un des fil conducteur du roman, et un ressort comique à l'occasion!
Autre fil conducteur, la tarte au chocolat de Minny... Un mystère savoureux à la chute exquise!! Au départ tout ce que l'on sait c'est que Minny, bonne de Madame Walters (mère de Hilly), à fait quelque chose d'Abominable Affreux avec cette tarte à Madame Hilly . Et cette tarte revient sur la table régulièrement jusqu'à la fin.
Il y a trois narratrices. On suit tour à tour le point de vue d'Aibileen, celui de Minny et enfin celui de Skeeter (la jeune femme blanche écrivain). Elles sont touchantes toutes les trois. Aibileen en a bavé mais elle a une douceur, une humanité et pourtant elle se rebelle à sa manière. Minny, elle, a une grande gueule, et pourtant on sent la faiblesse, la fêlure de son âme. Skeeter, ou Eugenia Phelan, est sensible mais naïve, terriblement naïve. Tout commence pour elle avec le souvenir de la bonne qui l'a élevée et qui a disparue, Constantine. On se pose des questions, on émets des hypothèses... Au fil des pages elle s'affirme, dans la douleur.
La méchante de l'histoire, Hilly Holbrook est exceptionnelle. J'ai adoré la détester, je me suis réjouie de ses malheurs (pas bien!!!). Il faut lui reconnaître le mérite d'être mauvaise avec tout le monde , les noirs parce qu'ils sont noirs, Célia Folte parce qu'elle vient de la campagne et est mariée avec Johnny, Skeeter, parce qu'elle ne pense pas comme elle,...
En résumé: Je n'ai pas vu le film mais le livre est génial, il montre toute la stupidité de la ségrégation mais mets aussi en avant l'individu. J'ai été particulièrement ému par les dernières pages du livre (pas de l'histoire) où l'auteur nous parle de sa propre expérience avec sa bonne Demetrie.
4ème de couverture:
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Un coup de coeur pour moi ce roman. J'aime beaucoup quand tu écris : "Ce livre est drôle, dramatique et drôle, dramatiquement drôle". C'est exactement ça!
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