Auteur: Couto Mia
Editions: Métaillé
Mon avis:
Isolés au coeur d'une réserve de chasse on suit la rencontre d'un petit groupe familial, (le père et ses deux enfants et un ancien soldat), avec une femme étrangère amenée là par l'oncle.
Ce récit est à la fois extrêmement doux et violent. Le père a recréé tout un monde avec ses règles, ses rituels, ses croyances. Il a coupé de la société ses enfants. Et si l'aîné se souvient de l'extérieur, le plus jeune n'a pour seul réalité que les limites de Jésusalem.
J'ai souri souvent, pleuré parfois mais il y a une poésie dans l'écrit de Mia Couto qui nous fait écouter le récit de Mwanito. Je n'ai pas réussi à en vouloir au père de toute cette folie.
L'absente est omniprésente, par son manque, par son souvenir.
Le livre est très bien construit. On découvre d'abord l'humanité de Jésusalem par la description des personnages. Un chapitre par protagoniste qui nous permets de prendre toute la sève de chaque personnage. Ensuite la deuxième partie est consacrée à la rencontre avec cette femme. Mon premier réflexe: "c'est la mère!"
Il y a beaucoup de non-dits et l'auteur réussit à insuffler un peu, voir beaucoup, de suspens à cette histoire. Beaucoup de questions trouvent leurs réponses dans la dernière partie de l'ouvrage.
L'auteur nous parle beaucoup de "la saudade", je suis donc aller voir ce que signifier ce mot. Petit moment culturel:
Saudade est généralement considéré comme le mot portugais et galicien le plus difficile à traduire. En roumain le mot « dor » exprime en partie les mêmes sentiments qu'on ne peut décrire que par le chant. Le musicien Pierre Barouh le définit comme un « manque habité »[1].
Au Brésil, le jour de saudade est officiellement célébrée le 30 janvier
(Merci Wiki!!)
Le mot est parfait pour caractériser ce roman.
En résumé: Un livre sur l'absence, la mort, la folie, le deuil et l'Amour.
4ème de couverture:
"La première fois que j'ai vu une femme j'avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j'ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu: Jesusalèm. C'était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final.
Mon vieux, Silvestre Vitalicio, nous avait expliqué que c'en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l'horizon ne figuraient plus que les territoires sans vie qu'il appelait vaguement l'Autre-Côté."
Dans la réserve de chasse isolée, au coeur d'un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l'accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l'arrivée d'une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité.
Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimares Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d'un univers littéraire plein d'invention, de poésie et d'ironie.
Mon vieux, Silvestre Vitalicio, nous avait expliqué que c'en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l'horizon ne figuraient plus que les territoires sans vie qu'il appelait vaguement l'Autre-Côté."
Dans la réserve de chasse isolée, au coeur d'un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l'accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l'arrivée d'une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité.
Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimares Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d'un univers littéraire plein d'invention, de poésie et d'ironie.
waw, ça a l'air génial :) merci de me l'avoir fait découvrir !
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